vendredi

Vers l'est...3

Dimanche 29, Lundi 30

Parenthèse chez Marion et Brice : quelques lessives, quelques douches…Le lundi soir, Marion et sa troupe de théâtre d’impro fond une soirée au Zanzi’ bar. Je suis mis à contribution pour une affiche et pour faire participer mon PC ! Mardi, je laisse toutes mes affaires encombrantes et de valeur : mon ampli, ma basse, mon PC,… Je visite Strasbourg, etc... de supers moments mais qui ne vous regardent pas, na!


Mardi 31, 11h00

Je repars, droit vers l’Allemagne, qui est à deux pas ! Ca y est, je viens de franchir la frontière ! Je suis en territoire étranger ! Ce n’est pas rien : je ne me souviens pas avoir quitté la France durant mon enfance… A part l’Espagne, quand une randonnée nous faisait dépasser cette limite fictive en pleine montagne ! Des travaux me font quitter mon itinéraire Via Michelin, je n’ai pas de carte, je me perds totalement ! Las de tourner en rond, je fini par demander mon chemin à un couple de retraités, qui heureusement parlent quelques mots d’anglais ! Après ¼ d’heure de conversation difficile, je repars tout heureux avec un bout de papier sur lequel sont alignée des noms de villes que je doit traverser pour arriver à Innsbruck, capitale du Tyrol Autrichien, ma destination finale si le cœur m’en dit ! Je m’arrête souvent, en bon touriste ! Une sieste ici, une aquarelle là-bas, de l’eau à cette fontaine…


Ah oui, il faut que je précise un point au sujet de ma voiture ! En fait, quand je dis qu’elle roule, c’est vrai, mais… Parce que je l’abreuve ! En fait, le circuit de refroidissement fuit au niveau de la pompe à eau ! Et il fuit pas mal : plocplocplocploc fait l’eau qui tombe par terre ! Donc en fait, je dois lui donner environ 1litre d’eau par heure de route, et 3 pour repartir après une nuit d’arrêt ! Bon c’est pas fondamental : la voiture roule même si elle manque d’eau, mais si elle n’en a plus, elle chauffe, allume un voyant rouge sous mes yeux, et ça, c’est pas bon ! Mais ça n’arrive pas : j’anticipe ! Du coup, comme un bon chamelier en plein désert, je prévois un arrêt à chaque point d'eau que je croise!!

Je continue ma route, et j’arrive en Suisse ! Là, il y a une frontière gardée, et je passe sous l’œil sévère des douaniers. A mon avis, mes cheveux, ma barbe mal rasée et ma voiture cabossée vont finir par m’attirer des ennuis aux frontières !!! Mais là, je passe sans problèmes.

En voulant acheter des timbres, le drame éclate au grand jour : je n’ai plus de sous sur mon compte en banque : le chèque de mon job n’est pas encore arrivé chez moi ! Bilan dramatique : les chèques ne sont pas acceptés à l'étranger(j’ai essayé !), ma carte bleue est vide, et les machines le savent ! Il me reste en tout et pour tout que 60 centimes d’euros seulement. Et le gasoil va me manquer : j’arrive sur la réserve ! Il faut absolument que j’appelle mes parents pour savoir si le chèque est arrivé chez moi, et pour savoir s’ils l’ont emmené à la banque. Je n’ai pas de carte téléphonique. Je m’arrête devant une dame qui jardine, elle ne comprend pas un mot de ce que je dis ! Je suis en Suisse alémanique je crois ! Au signe « téléphone », elle m’indique un village par là-bas… Bon, je renonce ! Je m’arrête 20km plus loin, même incompréhension, mais la dame me ramène quand même son téléphone. Je tape : 00 33 + 02 41… (Numéro de chez moi) pour un appel vers la France… ça sonne bizarre, et personne ne répond… Plusieurs tentatives, même insuccès… Je repars en manifestant tant bien que mal mon incompréhension. Il est 20h00, on verra demain ! Je cherche une forêt (réflexe primitif enfoui qui ressort en moi !), je me gare dans un chemin pour passer la nuit. C’était un sens interdit, et j’entends des coups de feu au loin…Tant pis : j’ai sommeil !

Mercredi 1er Aout, 10h30

Le soleil me réveille, m’empêche de me rendormir… Je crois que je vais m’habiller pour rejoindre le monde civilisé ! Mot d’ordre du jour : Trouver de l’eau et appeler chez moi pour résoudre mes problèmes financiers ! Mes repas sont tous semblables : pain de mie, confiture, saucisson (sauf le matin !). 11h00, je descends en ville, sans savoir trop ou je suis… Plein d’espoir de ce jour nouveau, je me dirige vers une cabine « Swiss Com ». Essai, « carte refusée » (en Allemand en vrai !) : le monde n’a pas changé en une nuit, dommage ! Et si j’essayais mes centimes d’euros, à tout hasard ? Je glisse mes 60 centimes…Oh, joie ! J’ai droit à 1,24 FCH pour communiquer ! Je pianote : 00 33 + 02 41… Sonnerie bizarre, pas de réponse. J’essaie un autre numéro, celui de Manu…Idem. Le portable de Marion…Idem. Je tente des combinaisons : 00 33 + 41…, ou 00 33 002 41… 33 + 02 41… 00 33 + 2 41… Ah ! YES ! Ça fonctionne ! Aaah, la douce sonnerie d’un appel qui sonne à l’autre bout du monde (presque !)… Je viens d’apprendre quelque chose par expérience ! Demande d’un virement pour sursis, OK !



13h00, je reprends la route. Dans l’après-midi, je m’arrête pour essayer ma carte dans une cabine téléphonique, pour voir si elle est au courant du virement… « Carte refusée » ! Je ne peux pas me permettre d’avoir « carte refusée » avec un plein de gasoil dans ma voiture, le vendeur va pas apprécier ! Je m’arrête plus loin à un distributeur, et cool, celui-ci accepte de me donner 20 FCH ! Je remets 19 FCH de carburant et je repars ! Je garde 1 FCH en souvenir !

Je roule… En fin de journée, j’entre en Autriche, sans problèmes de frontière. Je suis dans le Tyrol je crois, le relief est très accidenté, c’est joli… ça ressemble aux Pyrénées pour l’instant, avec des vallées vraiment plates. Je quitte les grandes routes, je vais voir un château, je croise un torrent… Tiens, c’est sympa par ici… Un chemin longe une voix de chemin de fer, le torrent est à 50m… Je vais me garer sur les galets, au bord du torrent, pour passe la nuit. Pardon, dame Nature, d'utiliser ainsi un peu de shampoing, mais j’ai profité de l’occasion pour me laver un peu dans l’eau glacée !





[ à suivre ]

2 commentaires:

Elsterianne a dit…

Gloups. En effet, quel périple!
ça devait être passionnant...(quoi que un peu éreintant, en fait,non?^^)

Manior.. a dit…

Oui, c'était passionnant.. Cette impression de découvrir une nouvelle dimension du mot 'liberté'..

éreintant, oui, surtout que j'étais déjà crevé de mon job en tant qu'animateur juste avant... Mais j'étais tellement heureux que j'en oubliais la fatigue..!